De Staat

J'ai ecrit De Staat (La Republique) en contribution au debat sur les rapports de la musique et de la politique. Nombre de compositeurs envisagent l'acte de composer degage, en quelque sorte, des contingences sociales. Je refute cette position. La rnaniere de disposer du rnateriau musical, les techniques et instrumentations mises en oeuvre sont largement determinees par la situation sociale de chacun, ainsi que par ses moyens financiers.


Je crois, toutefois, que les composantes musicales abstraites - hauteurs, dur-ees et rythmes - depassent Ie conditionnement social et sont puisees dans la nature. Une fois ordonnees, elles deviennent, neanmoins, culture et, par lei rneme, entite sociale.


Je me suis servi d'extraits de Platon pour illustrer ce point de vue. Son discours est politiquement discutable, voire foncierement caduc: on mesure l'absurdite de sa declaration sur Ie mode myxolydien devant etre banni du fait de son influence nefaste sur Ie developpernent du caractere,


La deuxierne raison qui m'a pousse a ecrire De Staat est en contradiction directe avec la premiere: je regrette que Platon se soit trompe. Si seulement I'innovation musicale pouvait vraiment changer les lois de l'Etat !


L.A., 1994
(Traduction: AgnesAusseur)


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